À l’occasion du pardon de la chapelle de Kerluan, le 3 juillet 2022 à Châteaulin, on apprenait que les neuf vitraux conçus par le peintre châteaulinois, Jean-François Chaussepied, avaient reçu le seul prix breton des Rubans du patrimoine (moins de 200 prix correspondants en région depuis sa création en 1994). En 2022, seuls cinq prix nationaux ont été nommés, quatorze au niveau régional et 42 au niveau départemental. Mardi 6 décembre, la chose a été officialisée par la pose d’une plaque sur un mur de l’édifice religieux, contemporain de Louis XIII.
Un « supplément d’âme »
Cette plaque a été dévoilée en présence du délégué finistérien de la Fondation du patrimoine, Jean-Paul Jégou, et de la présidente de la Fédération du bâtiment 29, Carole Labbé. Cette fédération nationale fait partie des douze grandes entreprises françaises à l’origine de la fondation. La maire, Gaëlle Nicolas, et de nombreux élus les ont accueillis, tout comme les bénévoles du comité de sauvegarde de la chapelle. Ni les uns ni les autres n’ont ménagé leurs efforts pour donner à la chapelle ce « supplément d’âme », comme l’a dit Carole Labbé. Efforts également financiers car les vitraux conçus par Jean-François Chaussepied, et réalisés par les maîtres verriers Antoine Le Bihan et Steven Pennaneac’h, de 2019 à 2021, ont coûté 44 000 € (34 000 € pour la Ville et 10 000 € pour le comité).
Une « volonté populaire »
Mais le prix salue l’ensemble des vitraux, y compris la maîtresse vitre, sortie de l’atelier d’Alain Grall en 1999, déjà grâce à l’imagination du peintre. Celui-ci, avec l’humilité qui le caractérise, a bien précisé qu’il s’agissait du « travail de toute une équipe », autant que d’une « volonté populaire », permis par l’organisation de « cochons grillés » , à la grande époque du pardon. Comme quoi, le cochon et la culture peuvent faire bon ménage. Culture à laquelle la maire, Gaëlle Nicolas, se dit très attachée. « C’est par la culture qu’on peut attirer des visiteurs et agir ainsi sur l’économie. C’est pourquoi la Ville a pour ambition de porter d’autres projets culturels d’envergure », soutenez-elle en pensant très fort à la future Maison de l’image, dans l’ancien Moulin du Roy.
Pour sa part, Marie-Hélène Gouérec, l’adjointe à la culture, a expliqué le travail de la responsable du service culturel : « Marie Simon a dépensé beaucoup d’énergie pour monter le dossier auprès de la fondation ».
Moderne et ancien
La « Madame Culture » de la Ville, empêchée ce jour-là, y écrit notamment que « jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, les vitraux présentés des scènes de la Bible ou de dévotion et s’ornaient des armoiries de diverses familles seigneuriales . Ils ont totalement disparu et ont été remplacés par des vitraux blancs ». Vitraux qui ont désormais pris de belles couleurs chatoyantes aux motifs abstraits, illuminant l’édifice ancestral. Ici, pas de querelle de moderne et d’ancien.