1 Un millier de sites à découvrir
Les Bretons auront l’embarras du choix, en ce week-end des samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022, à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. Un millier de sites environ ouvrent leurs portes. La plupart de ces visites sont gratuites. Pour d’autres, elles se font à tarif réduit.
Il faut dire que la région regorge de trésors patrimoniaux : « En Bretagne, le patrimoine est particulièrement riche et multiforme. La région compte 3 121 monuments protégés (1 145 classés et 1 976 inscrits), a décompté le préfet de région Emmanuel Berthier. Pour le patrimoine bâti, ces protections rassemblent aussi bien des mégalithes que des monuments religieux et des bâtiments industriels. La diversité des objets mobiliers protégés est plus grande encore (19 501 objets protégés dont 7 193 classés et 12 308 inscrits). »
La Bretagne compte 36 musées de France qui ne cessent de se renouveler, à l’image du musée Mathurin Méheut qui a ouvert le 18 juin dans ses nouveaux espaces du haras de Lamballe.
2 Un mois entier d’animations
Ce week-end des 17 et 18 septembre marque le temps fort de l’événement. Mais dès le vendredi 16, des visites sont organisées pour les scolaires dans le cadre de l’opération « Levez les yeux ». Certaines communes vont y participer pour la première fois cette année, comme Névez, dans le Finistère.
Depuis huit ans, les Journées du patrimoine jouent aussi les prolongations en Bretagne. Dès le jeudi 15 septembre et jusqu’au 11 octobre, de nombreuses conférences permettront ainsi aux passionnés de s’intéresser à des sujets variés : « Histoire et industrie du cuir dans le Trégor aux XVIIIe et XIXe siècles » le vendredi 16 septembre à Lannion, « Pierre sèche et mégalithes : une histoire d’avenir ? » le jeudi 6 octobre à Plouharnel (56) ou encore « Tomber sur un os : ce que racontent les morts à travers l’archéologie funéraire » le mardi 11 octobre à Vannes… En tout, 22 conférences, causeries et ateliers émailleront cette édition des Journées du patrimoine.
3 Le patrimoine durable à l’honneur
Cette 39e édition s’est fixée pour objectif de célébrer le patrimoine durable. « Durable, le patrimoine paraît l’être par nature, puisque parvenu jusqu’à nous, résilient, entretenu, restauré, préservé, note Rima Abdul Malak, la ministre de la Culture. Pourtant, si l’obligation de sa conservation, de sa protection contre les affronts de l’homme, les assauts du temps, les meurtrissures des éléments, est apparue dès l’époque de Victor Hugo, l’enjeu contemporain de durabilité s’est accéléré avec le changement climatique. »
Seront ainsi mises tout particulièrement à l’honneur les actions visant à réutiliser des bâtiments ou des jardins, réemployer ou recycler les matériaux, préserver sur le long terme les immeubles ou objets mobiliers, ou encore préserver la biodiversité dans les monuments historiques ou les sites patrimoniaux …
Par exemple, au musée des Beaux-arts de Quimper, les restauratrices et la régisseuse guideront les visiteurs à travers les collections et évoqueront tout particulièrement les questions de restauration et de conservation durables.
4 Le mariage à l’honneur
Depuis 2016, l’association HF Bretagne s’est fixée un objectif : « Patrimoine signifie littéralement : l’héritage des pères. Nous construisons effectivement bien notre mémoire culturelle sur un socle d’artistiques à 95 % masculins. Construire du Matrimoine consiste à faire émerger l’héritage des mères, à savoir rendre à nouveau visibles les biens artistiques transmis par les femmes qui nous ont transmis. »
Et ce combat commence à porter ses fruits. Ainsi, Rennes Métropole va mener des actions différentes cette année pour valoriser ce mariage. « Sur une responsabilité à mettre en lumière nos héritages, composés de femmes comme d’hommes. Malheureusement, pour ce qui est montré, la tendance est à la valorisation d’une histoire très masculine », note Tristan Lahais, élu à la culture, équipements métropolitains, jeunesse et vie étudiante de Rennes Métropole. Et il l’assure : « Ce n’est pas qu’une simple opération de communication. »