C’est l’un des secteurs les plus dynamiques du monde culturel. Chaque année, l’industrie du jeu vidéo enchaîne réussites artistiques et succès publics, suscitant une admiration sans frontière de la part de son public. Avec un tel déploiement de talents, de créativité et d’énergie, le jeu vidéo, s’il est aujourd’hui reconnu comme une discipline artistique à part entière, n’est trop souvent connu que de ses seuls adeptes.
Les Pégases du jeu vidéo – une cérémonie organisée depuis 2020 par le Syndicat national des jeux vidéo (SNJV) et soutenue par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), destinée à célébrer les différents acteurs du jeu vidéo en France – s’emploient à inscrire durablement le secteur dans l’agenda culturel.
La présence de Rachida Dati, jeudi 7 mars, à ce grand rendez-vous professionnel, sonnait à n’en pas douter comme un signal fort en direction du secteur tout entier. La Ministre a assuré vouloir faire perdurer « l’excellence française » en matière de jeu vidéo, en assurant son soutien à l’industrie ainsi qu’à la formation.
Productions ambitieuses et jeux indépendants
Pour la 5e édition des Pégases, la compétition a été particulièrement relevée. Un bon équilibre a été trouvé entre les productions les plus ambitieuses et les jeux vidéo indépendants. Les premières sont principalement portées par Ubisoft, leader européen du secteur, qui présente notamment cette année « Assassin’s Creed Mirage » et « Soldat Inconnu ».
Quant aux jeux indépendants, dont les budgets plus modestes vont de paire avec des choix artistiques particulièrement singuliers, ils s’imposent du point de vue de l’univers graphique, de l’approche narrative ou des mécaniques de jeux (« Jusant », « Dordogne », « Chants de Senaar »). Cette année encore, 90% des jeux courants dans les catégories réservées aux jeux français sont des jeux soutenus par le CNC (Fonds d’aide au jeu vidéo et/ou Crédit d’impôt jeu vidéo).
Un secteur en bonne santé
Dans son baromètre 2023, le Syndicat national du jeu vidéo revient sur la bonne santé d’un secteur qui repose essentiellement sur trois piliers : un rayonnement à l’international (les productions françaises continuent de s’exporter à travers le monde, notamment aux États -Unis), un fort ancrage régional (une entreprise sur deux est localisée en région, où les associations régionales jouent un rôle déterminant dans l’animation de ces écosystèmes) et un positionnement éditorial largement indépendant (39% de la production).
A noter : les éditeurs ont un poids grandissant d’année en année : si en 2019, 39% des studios travaillaient avec un éditeur, ils étaient 53% en 2020, et 62% en 2022. « C’est une excellente nouvelle dans un contexte d’accès au marché de plus en plus complexe et onéreux », commente le SNJV. Autant de raisons qui permettent raisonnablement d’envisager l’avenir du secteur avec sérénité.
Pégases 2024 : « Chants de Sennaar » sacré meilleur jeu vidéo de l’année
Consacré meilleur jeu de l’année aux Pégases 2024, « Chants of Sennaar » est développé par Rundisc Studio, une petite société toulousaine de développement de jeux vidéo fondée en 2016, et édité par Focus Entertainment.
Mêlant aventure et réflexion, le jeu repose sur le scénario suivant : le joueur incarne un personnage muet, chargé de rétablir le lien linguistique entre les différents peuples de la tour de Sennaar, et confronté à de nombreuses énigmes à résoudre. Celles-ci sont dispersées sur cinq étages, chacun avec une communauté et un langage qui lui sont propres.
« Chants de Sennaar » a bénéficié du fonds d’aide au jeu vidéo (écriture) et du crédit d’impôt jeu vidéo, attribués par le Centre national du cinéma et de l’image animée.