Quand on pense à Guérande (Loire-Atlantique), on imagine déjà un labyrinthe d’étiers, une légère odeur saline, bref des marais salants. Le sel, c’est la marque de fabrique de Guérande, le produit qui l’a fait connaître à l’autre bout de la France, voire plus loin encore. Pourtant, la cité ligérienne ne se limite pas à ça. C’est également une ville close par de longs remparts, avec ses églises, ses hôtels particuliers, des édifices souvent financés par cet or blanc. Voici quatre lieux à visiter dans la cité du sel.
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Visiter la collégiale Saint-Aubin
Construit en granit, l’édifice mêle roman et gothique flamboyant à des éléments bien plus récents. L’église est mentionnée dès les années 850 comme siège d’un éphémère évêché. Elle devient collégiale en 862 à l’initiative du roi Salomon. De là, certains privilèges qui en font pendant longtemps le deuxième centre religieux du pays nantais.
Le bâtiment tel que nous le connaissons aujourd’hui a été édifié aux XIIe et XIIIe siècles, remanié aux XIVe et XVe, puis restauré à l’époque contemporaine. La façade sud frappe par ses trois grandes baies et son porche surmonté de pignons. Dans le transept sud trône la statue de saint Aubin. L’intérieur surprend par sa clarté, une luminosité due à la présence de la grande verrière du chœur dédiée au couronnement de la Vierge.
Passer par la porte Saint Michel
Bâtie sous François II, cette ancienne demeure du gouverneur de la place et entrée principale de la ville constitue plus une forteresse qu’une simple porte. Deux grosses tours semi-circulaires la permettent. Leur partie basse, en pierre de taille, est percée d’ouvertures destinées à servir de bouches à feu ou de cache pour les archers. La porte elle-même est percée de deux guichets : une voie charretière et une voie piétonne à pont-lévis. Elle a eu de nombreux usages durant son existence, elle a notamment été une… prison.
Marcher sur les remparts
Guérande a conservé ses remparts dans leur intégralité. Ils se développent sur 1 434 m et comportent quatre portes adaptées aux quatre points cardinaux et onze tours, dont quatre autorisées les portes Saint-Michel et Vannetaise. La porte de Saillé date ainsi du XIIe siècle, la Vannetaise du XIIIe siècle.
Les remparts ont été presque entièrement reconstruits ou renforcés sous le règne des ducs de Bretagne Jean V et François II. Au XVIIIe siècle, ils menacent ruine et peu s’en faut qu’ils ne disparaissent. Le duc d’Aiguillon fait remplir une partie des douves et aménager des promenades au nord et un mail au sud. Les remparts de Guérande sont classés au titre des monuments historiques depuis 1877.
Se promener dans la ville close
La rue Saint-Michel constitue l’axe commerçant de la cité. On y admire quelques lucarnes et une demeure à pans de bois et encorbellement. La place Saint-Aubin, cœur spirituel de la ville, offre une belle perspective sur la collégiale du même nom. Tout près, un peu en retrait, voici la chapelle Notre-Dame-la-Blanche, qui fut reconstruite en 1348 par Jean de Montfort.
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Rue du Tricot et rue Sainte-Catherine, le visiteur peut admirer des hôtels particuliers et des maisons aux remarquables frontons et lucarnes, ornés d’entrelacs. Rue du Vieux-Marché, au n° 4, voici la demeure où aurait séjourné Balzac. Enfin, si la rue Vannetaise abonde en maisons basses aux frontons sculptés, la Bizienne abrite, cachés derrière leurs murs ornés de portails, deux superbes manoirs, la Guérandière et la Grillerie.
Article publié le 18 avril 2021, mis à jour et édité le jeudi 30 mars 2023.